Une société du soin ?

Au moment où s’installe dans le débat public l’idée d’une France morose, déboussolée, enfermée dans un collectif déprimé, tétanisée par toutes les crises, voici que s’insinue la réponse possible d’une société du soin dans laquelle les sphères publique et privée se confondraient, le bon sentiment tiendrait lieu de projet, l’assistanat généralisé de politique publique et l’Etat de grand thérapeute.

J’ai déjà fait remarquer ici même le paradoxe assez spécialement français d’un « nous » collectif effectivement déprimé mais d’un « je » individuel beaucoup plus volontaire (toutes les enquêtes en attestent).

J’en veux pour nouvelle preuve la consultation de la jeunesse que le Gouvernement vient de réaliser, en partenariat avec Skyrock. Avec 250 000 réponses et 130 000 participants, autour de 333 sondages sur tous les thèmes, on trouve quelques raisons d’optimisme.

En effet, que nous disent les jeunes qui se sont exprimés librement ?

Des problèmes, oui, mais pas de renoncement.
Des critiques, certes, mais pas de rejet.
Des rêves mais pas des mirages.
Deux grandes attentes à l’égard de l’Etat :
– leur permettre de trouver de bons plans et des réponses concrètes,
– les aider à construire leur autonomie personnelle, à exprimer ce que cette génération a de plus volontaire.

Nous avons connu, voici quelques décennies, la tentation du nous collectif avec ses dérives vers le collectivisme, ses rêves de grand soir finissant en cauchemar.

Nous avons connu ensuite la tentation du repli sur soi-même, de l’individualisme, du moi-je, dominant, égoïste, au cœur sec qui rôde toujours.

La nouvelle génération peut promouvoir le moi-nous, s’accomplir individuellement dans un projet de vie qui soit respectueux des autres comme de la planète, dans une véritable communauté de destin.

C’est bien ce défi que la société tout entière doit aider la jeunesse à relever.

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