Positivez…surtout face aux difficultés

Je suis régulièrement interpellé autour de la question : « Mais comment être optimiste en pleine crise quand il y a tant de difficultés ou de malheur ? ».

L’optimiste n’est pas béat, comme le Lou Ravi de la crèche provençale, il n’est pas un inconscient ni un nanti. Il sait que c’est justement quand cela va mal qu’il faut le plus mobiliser des énergies positives.

J’ai préfacé « Les 101 Mots de l’Optimisme » par un hommage au  grand philosophe Alain. Rendez-vous compte, dès 1925 il dit l’essentiel dans ses « Propos sur le bonheur ». Il nous invite à défricher notre humeur, croire, espérer et sourire. Il nous dit que l’optimisme n’est pas de l’ordre de ce que l’on a mais de ce que l’on fait. Je trouve qu’il qu’y a dans cet ouvrage d’Alain un parallèle saisissant  avec le livre magnifique publié, près d’un siècle plus tard, par David Servan-Schreiber : « On peut se dire au-revoir plusieurs fois ». Plus encore que le récit des dix-neuf années de lutte pour faire reculer la mort, c’est un hymne à la vie, au courage qui fait paraître souvent ridicules nos contrariétés ou nos petits malheurs. David Servan-Schreiber faisait régulièrement des exercices de pensée positive, la culture joyeuse du sentiment de gratitude et du bonheur de vivre, en particulier lorsqu’il proclamait : « si je dois arrêter de rire parce que j’ai un cancer, je suis déjà mort ». C’est la leçon de Camus dans « Le Mythe de Sisyphe » : « c’est au plus fort de l’hiver que j’ai compris qu’il existait en moi un invincible printemps ». Ce printemps au cœur de l’hiver, je l’ai vu, il y a trente ans, dans le regard de Rmistes que j’allais voir, en tant qu’élu local, sur des chantiers-écoles de réinsertion. Ceux qui veulent s’en sortir n’ont pas le temps d’avoir des états d’âme. Je l’ai retrouvé dans tous les messages de personnes faisant face à des maladies graves, m’affirmant que leur optimisme les soutenait  et, pour certaines, leur faisait même découvrir de nouvelles raisons d’espérer.

D’ailleurs, reconnaissons que dans notre vie personnelle, vis-à-vis de notre famille, de ceux que nous aimons, nous nous astreignons à une hygiène de vie positive. Nous ne voulons pas accabler nos proches de nos tourments, nous faisons bonne figure, nous relativisons, nous gérons les difficultés, les contraintes et passons à autre chose. Cet élan protecteur est la base même de la positive attitude, la démonstration éclatante que beaucoup, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, sans forcément en être conscients, s’inspirent au quotidien des enseignements de la psychologie positive.

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