Jeunesse

Un génération désenchantée ?

Une fois de plus une enquête d’OpinionWay, auprès des 15-24 ans, donne lieu à des commentaires plutôt pessimistes.

Effectivement 44% d’entre eux se disent angoissés quand ils se projettent dans l’avenir, les 3/4 estiment qu’il est compliqué de trouver un travail, la moitié un toit.

Pourtant  78% des jeunes se déclarent confiants dans leur capacité à obtenir ce qu’ils veulent dans la vie !

Cherchez l’erreur..

Une fois de plus cela corrobore la thèse que j’exprime dans mes livres, aussi bien  » le manifeste pour l’optimisme  » que  » les 101 mots de l’optimisme « . C ‘est le paradoxe français entre confiance individuelle et défiance collective. A mes yeux, il y a , pour beaucoup, une posture, un jeu de rôle, un effet miroir. Il ne s’agit pas de nier les difficultés mais en noircissant plus encore le monde qui nous entoure ,nous améliorons nos performances individuelles, en amplifiant les obstacles qui se dressent devant nous ,nous amplifions d’autant nos capacités à les franchir.

Comme disait à peu près Jules Renard, ça n’est pas le tout d’aller bien, encore faut il que les autres aillent mal.

Sans être un optimiste béat je vous propose donc de retenir de cette enquête non pas tant qu’il y a une crise, du chômage , des mal logés – difficile de l’oublier- mais que la jeunesse française à largement confiance en elle. Peut être est ce la moindre des choses quand on a 20 ans? En tout cas c’est souhaitable. Et vraiment réconfortant .

La nouvelle génération est une chance (Extrait du « Manifeste pour l’optimisme »)

Nous avons un motif d’espoir supplémentaire, c’est le renouvellement des générations. La Fondation pour l’Innovation politique a fait réaliser par TNS-Sofres, fin 2010,  une remarquable enquête auprès des jeunes dans vingt-cinq pays. Certes, les jeunes Français sont plutôt dans la même situation que les adultes entre confiance individuelle et pessimisme collectif, satisfaction de leur vie personnelle et insatisfaction de la situation générale de leur pays mais en plus atténuée.

Contrairement aux adultes qui pensent que leurs enfants seront moins heureux qu’eux et  rejettent la mondialisation, ils sont en majorité satisfaits de l’époque dans  laquelle ils vivent et estiment que la mondialisation est plutôt une opportunité. Ils ne s’enferment pas dans cette contradiction qui consiste à consommer, sans se poser de questions, les produits du monde entier tout en rejetant la mondialisation. Ces données, même timides, sont significatives. La nouvelle génération se détache plus rapidement que les précédentes de notre héritage de défiance. Elle a un rapport décomplexé à l’argent, dont on a vu qu’il est à l’origine de l’engrenage de la défiance, n’a aucune nostalgie du passé qui fait douter de l’avenir. Elle est peu encline aux idéologies et ce n’est pas à elle que vous ferez croire que par un coup de baguette magique on peut changer la vie, la société ou la civilisation.

Sa relation à l’Etat est plus réaliste, moins dépendante. Je l’ai mesuré, en 2010, lors du lancement, à l’initiative des pouvoirs publics et de Skyrock, de la plate-forme jeunes WAKA. A cette occasion, plusieurs enquêtes spécifiques ont été réalisées auprès des jeunes et 150 000 d’entre eux ont répondu, avec 300 000 contributions, à la plus grande consultation de la jeunesse organisée depuis près de 20 ans. Sans surprise, leurs préoccupations sont d’abord d’ordre intime, dans la sphère de proximité, santé, accès aux soins, sexualité. Contrairement à une idée reçue, il n’y a aucun rejet, a priori, de l’Etat mais une relation opportuniste, en fonction des besoins et une attente forte d’accompagnement pour les aider à construire leur autonomie, à gérer leur projet de vie.

Cette génération est au fond utilitariste, non d’une façon égoïste ou cynique mais au sens philosophique de l’utilitarisme de Bentham et de Stuart Mill. La justesse d’un acte se juge non pas en tenant compte des principes (surtout ceux qui sont imposés) mais d’après ses conséquences et doit tendre, y compris pour les autres, à augmenter la satisfaction, les avantages, le bonheur. Ce « conséquentialisme » part d’une  démarche individuelle mais considère le bien-être de tous qu’il soit physique, moral ou intellectuel. Nous sommes passés du moi-je, le repli de l’individu sur lui-même, au moi-nous, se réaliser personnellement mais en connexion avec les autres.

Les jeunes d’aujourd’hui regardent le monde tel qu’il est sans se réfugier dans la crainte, sans recourir à la victimisation, sans chercher de boucs émissaires. Dominique Reynié, le directeur de la fondation, écrit que « le manque d’ambition » entrave la jeunesse, alors « qu’elle est désireuse de prendre pied dans une vie nouvelle à laquelle la globalisation confère  le projet et le souffle qui font défaut à beaucoup de nations ».

Cette lucidité et ce réalisme n’en font ni une génération sacrifiée ni, moins encore, un péril jeune mais une chance pour construire une société plus confiante.

 

Une société du soin ?

Au moment où s’installe dans le débat public l’idée d’une France morose, déboussolée, enfermée dans un collectif déprimé, tétanisée par toutes les crises, voici que s’insinue la réponse possible d’une société du soin dans laquelle les sphères publique et privée se confondraient, le bon sentiment tiendrait lieu de projet, l’assistanat généralisé de politique publique et l’Etat de grand thérapeute.

J’ai déjà fait remarquer ici même le paradoxe assez spécialement français d’un « nous » collectif effectivement déprimé mais d’un « je » individuel beaucoup plus volontaire (toutes les enquêtes en attestent).

J’en veux pour nouvelle preuve la consultation de la jeunesse que le Gouvernement vient de réaliser, en partenariat avec Skyrock. Avec 250 000 réponses et 130 000 participants, autour de 333 sondages sur tous les thèmes, on trouve quelques raisons d’optimisme.

En effet, que nous disent les jeunes qui se sont exprimés librement ?

Des problèmes, oui, mais pas de renoncement.
Des critiques, certes, mais pas de rejet.
Des rêves mais pas des mirages.
Deux grandes attentes à l’égard de l’Etat :
– leur permettre de trouver de bons plans et des réponses concrètes,
– les aider à construire leur autonomie personnelle, à exprimer ce que cette génération a de plus volontaire.

Nous avons connu, voici quelques décennies, la tentation du nous collectif avec ses dérives vers le collectivisme, ses rêves de grand soir finissant en cauchemar.

Nous avons connu ensuite la tentation du repli sur soi-même, de l’individualisme, du moi-je, dominant, égoïste, au cœur sec qui rôde toujours.

La nouvelle génération peut promouvoir le moi-nous, s’accomplir individuellement dans un projet de vie qui soit respectueux des autres comme de la planète, dans une véritable communauté de destin.

C’est bien ce défi que la société tout entière doit aider la jeunesse à relever.

Les pouvoirs publics et Skyrock lancent «La Grande Consult’» | Le Figaro

Thierry Saussez, le délégué interministériel à la communication auprès du Premier ministre et directeur du Service d’information du gouvernement (SIG), est l’invité du «Buzz Média Orange-Le Figaro».

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Plus de 57 000 réponses déjà enregistrées sur une petite semaine. Le site La Grande Consult’, qui se présente comme «la grande consultation nationale de la nouvelle génération», démarre sur les chapeaux de roues. Cette initiative conduite par les pouvoirs publics en partenariat avec le groupe Skyrock doit permettre de faire vivre un site de sondages et d’expression directe sur tous les sujets de la nouvelle génération: études, projets professionnels, santé, environnement, argent, famille, Internet… sans oublier toutes les mesures «jeunes» du gouvernement. Les internautes de 16 à 25 ans ont aussi la possibilité, dans un espace participatif, de les commenter, de poser leurs propres questions, de donner leur avis… Deux raisons majeures expliquent ce projet: «D’une part, les jeunes sont le public le moins impacté par les campagnes de communication traditionnelles, celles du gouvernement comme celles des autres annonceurs, parce que leur pratique de consommation des médias est différente. Nous avons donc pensé qu’il fallait créer un support spécifique à la relation avec eux, souligne Thierry Saussez, ancien patron de l’agence Image et Stratégie Europe nommé il y a deux ans délégué interministériel à la communication auprès du Premier ministre et directeur du Service d’information du gouvernement (SIG). D’autre part, les enquêtes d’opinion menées auprès des jeunes montrent que le gouvernement est légitime à communiquer en leur direction particulière. Simplement, ils nous disent: ne communiquez pas avec nous comme un parent critique, sur le ton de l’injonction ou de la moralisation, mais soyez avec nous des accompagnateurs, plus des mentors». Première radio sur les moins de 25 ans et premier réseau social de blogs, la marque Skyrock offre d’entrée de jeu de la puissance à la plateforme La Grande Consult’, qui doit accueillir plus de 200 sondages. 2 millions d’euros y sont investis à parité par les pouvoirs publics et Skyrock.

Actuellement en pleine action sur le thème des retraites, le SIG a piloté 105 campagnes de communication gouvernementale en 2009, contre une soixantaine l’année précédente. La moitié de ses investissements publicitaires dans les médias – entre 100 et 145 millions d’euros nets par an – concerne la sécurité routière, la santé et l’environnement.

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