L’HYPER-PRESIDENT HYSTERISE NICOLAS DOMENACH

Voici Nicolas Domenach bien emporté, cette semaine, dans l’hebdomadaire Marianne,  pour faire d’un échec électoral aux régionales un séisme présidentiel national.

Il manque un grand absent dans son panorama, c’est la crise. Elle crée évidemment un phénomène de halo autour de la plupart des réformes qui ont été engagées. Mais elle ne les efface pas. Ni les heures supplémentaires défiscalisées pour les ouvriers. Ni la diminution de la caution pour louer un logement. Ni les 40 à 50 % de trains ou de métros que vous avez en période de grève avec le service minimum. Ni le retour au travail de bénéficiaires du RSA. Ni le retard rattrapé de la France par rapport à ses voisins sur les droits de succession. Ni l’augmentation des contrats de transition professionnelle ou de l’activité partielle. Ni la baisse des charges des entreprises avec notamment la suppression de la taxe professionnelle.  Et je pourrais en écrire sur 3 pages…

Nicolas Domenach ne doit pas prendre ses désirs pour des réalités. Il y aura une sortie de crise, ce pays repartira. En période de croissance, il faut libérer les énergies pour créer le maximum d’activités et d’emplois. En période de crise, il faut encore plus protéger les plus faibles (toutes les  mesures d’urgence, en 2009, ont concerné les Français les plus touchés par la crise). Cela n’a rien à voir avec jouer au yo-yo entre libéralisme et régulation. Dès 2007, le projet présidentiel était beaucoup plus équilibré et plus gaulliste que ne feint de le croire Nicolas Domenach.

Ne surestimons pas ce qu’il appelle « les creux dépressifs ». Il est vrai que le « nous » collectif n’a pas le moral. Mais le « je » individuel, dans toutes les enquêtes (salariés, patrons, cadres, etc.), est beaucoup plus volontaire. Tout le monde convient (sauf Nicolas Domenach ?) que la France a traversé cette crise beaucoup mieux que la plupart de nos voisins. Cela  finira par se voir et se savoir sans même se demander si la concurrente de 2007  l’aurait mieux dirigée.

Enfin, il faut rester calme sur le leadership présidentiel prétendument menacé. Les majorités sont vivantes et donc parfois bruyantes. Elles savent aussi où se situent les véritables enjeux et les vrais risques. Le Président est là et bien là. Sa légitimité est entière, ceux qui en doutent en auront la démonstration dans les mois qui viennent. Le journaliste conclut sa diatribe en écrivant que le Président pédale dans le vide. Je veux le rassurer. Je ne sais pas si vous faites du vélo mais un vrai cycliste, surtout par grand vent, ne pédale jamais dans le vide.

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