2 ans et demi au service de l’Etat

J’ai été nommé délégué interministériel à la communication et directeur du Service d’Information du Gouvernement, en avril 2008, en me donnant comme objectif de mettre en harmonie la communication gouvernementale avec le rythme présidentiel.

Je vais prochainement quitter mes fonctions. C’est le moment de se poser quelques questions et de donner des éléments de réponse.

Quel chemin parcouru ?

On mesurera sans doute mieux dans quelques années que le SIG a davantage changé en 2 ans que dans les 10 années précédentes. Il ne faut d’ailleurs  en tirer aucune gloire. Dans ce type de poste à l’intérieur de l’Etat, on invente au fond peu de choses. On a surtout la latitude et les moyens de mettre en œuvre les projets dont vos prédécesseurs ont rêvé.

C’est vrai de la réorganisation du SIG, avec un large consensus interne, pour passer d’un service, pour l’essentiel destiné au suivi de l’opinion et à la labellisation des campagnes publiques, à un pôle d’analyse, de coordination et d’impulsions, centre de ressources stratégiques de la communication gouvernementale. Cela s’est traduit, notamment pour renforcer la dimension interministérielle -la rationalisation et la mutualisation des moyens  étant encore plus nécessaires en période d’économies-, par le transfert de crédits des ministères aboutissant au quadruplement de son budget. Cela a permis, ce qui était impossible précédemment, de lancer des campagnes en urgence comme, par exemple, pour les mesures de solidarité face à la crise, ou de renforcer des campagnes prioritaires portant sur le RSA ou la réforme des retraites.

C’est vrai du rééquilibrage des investissements publicitaires de l’Etat en faveur de la presse écrite.

C’est vrai de la communication de proximité érigée comme une priorité, avec l’affirmation du rôle des préfets, la première campagne nationale déclinée localement à l’occasion du plan de relance, ou encore l’Internet territorial.

C’est vrai de la remise à niveau de la présence de l’Etat sur le Net. Ces deux dernières années nous avons multiplié les consultations thématiques, nous avons créé Fil Gouv, la plateforme mutualisée de toutes les vidéos des ministères et des opérateurs publics – une première en Europe -, lancé une plateforme jeunes avec Skyrock, avec une consultation de la nouvelle génération qui a été un succès, entamé une rationalisation de tous les sites en .gouv pour passer leur nombre de 700, aujourd’hui, à une centaine. Nous avons enfin lancé france.fr, un projet en attente depuis 2002 qui, malgré un regrettable bug de départ, sera en novembre 2010 l’un des 3 ou 4 sites officiels de pays les plus visités au monde.

Pourquoi partir ?

J’ai toujours indiqué que ma mission était nécessairement temporaire. Mieux vaut l’interrompre au moment où va s’engager une nouvelle étape du quinquennat. J’ai réalisé ou engagé tous les chantiers annoncés à mon arrivée. Enfin, j’ai besoin de retrouver la liberté d’écrire, de donner des conférences, d’intervenir dans les médias sur les grands enjeux de la communication, d’entreprendre des missions de conseil stratégique.

Il faut mener plusieurs vies. A la fin, cela finit par en faire une.

Afin d’éviter toute ambiguïté sur ce départ, je rappelle que tout ce que j’ai réalisé l’a été en liaison étroite avec l’Elysée et Matignon, et grâce à leur soutien. Quant à ma relation personnelle avec le Président de la République, elle date de 25 ans et Nicolas Sarkozy sait qu’il a toujours pu et pourra toujours compter sur ma fidélité et mon engagement.

Ce que j’en retiens

Pour l’essentiel, car il y aurait tant de choses à dire, c’est d’abord la compétence, la disponibilité, la motivation des professionnels du SIG et du formidable réseau de l’ensemble des communicants publics.

C’est ensuite le caractère exceptionnellement enrichissant, pour un communicant passionné par la vie publique, de passer de l’autre côté du miroir pour servir l’intérêt général.

C’est, enfin, à la suite de la RGPP com’ que j’ai souhaitée, la démonstration que les dépenses de l’Etat en matière de communication par rapport à son budget global sont infimes en comparaison des conseils généraux et des conseils régionaux dont certains élus critiquent pourtant, à la moindre occasion, telle ou telle campagne gouvernementale.

La communication gouvernementale est un service public, un levier d’accompagnement du changement, une attente forte des citoyens. Je suis heureux et fier d’y avoir apporté ma pierre.

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